Entre cumbia et maté : récit du weekend dernier
Deuxième week end à Artigas, le plus uruguayen de tous…
*Vendredi : nos premiers travestis et notre premier groupe de Cumbia*
Notre collègue Marianela vient nous chercher à 22h pour le Pizza-show : une soirée repas-spectacle :
ambiance mariage-raté-avec lumière néon
on connaît personne
avec que des vieux et des femmes mûres apprêtées comme si elles avaient 20 ans
quelques enfants qui sont là et on sait pas pourquoi
une tombola où on n'a rien gagné...
Le repas = de la pizza à volonté (ça a sauvé notre soirée)
Le spectacle = des performances de travestis uruguayens qui faisaient partie d’une école de samba (influence brésilienne très prononcée ici à Artigas). C’était scandaleux qu’il y ait des enfants mais bon apparemment ça ne choquait personne…
Ce sont bien des hommes. Le troisième était vraiment dégueu...
Nous et notre nouveau(elle) meilleur(e) ami(e)!
Et deux de plus! On sourit pour la photo mais on est un peu mal à l'aise quand meme...
Retour au Club de sport* vers 2h. Vous croyez qu’on va se coucher ?? NON NON NON, il faut attendre 3h du matin pour assister au concert de cumbia qui a lieu dans le grand gymnase… Le groupe habite la chambre à côté de la nôtre et ne savent apparemment qu’ils ont des voisinES : on les surprend à moitié nus dans le couloir, entre leur dortoir et la salle de bain… WAHOU des stars de la Cumbia en train de se préparer !! On est déjà trop fans.
On discute avec l’un du groupe qui est déjà prêt, avant qu’ils n’entrent en piste.
3h45 : le concert commence enfin mais on a FROID, tout le monde danse EN COUPLE (en pareja) et on est FATIGUEES. On regarde 5 minutes, mais l’acoustique est tellement horrible que même notre envie de voir nos voisins en pleine action ne suffit pas à nous empêcher d’aller regagner nos lits.
*Samedi : el ritmo de la Cumbia…*
Réveil 12h : on avait prévu d’aller au cours de flamenco. Mais trop la flemme : on préfère aller faire les boutiques au Brésil !! Direction Quaraí, à 20 minutes, de l’autre côté du pont.
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On échappe de justesse à la pluie (l’automne est arrivée en 48h, on a perdu 10 degrés) en allant nous réfugier dans notre bureau-cuisine à 17h. Comme le serveur internet le plus répandu d’Uruguay est en panne, on est coupées du monde, alors on joue au spider solitaire le temps que ça cuise.
19h : On regagne notre salle de sport-maison. Nos voisins-joueurs de cumbia sont toujours là, et ont encore oublié qu’on pouvait surgir à tous moment. Ils sont encore à moitié nus dans le couloir. Ils s’enfuient à notre passage, puis finissent par s’habiller – ils sont sur le départ, le temps que tous soient prêts à partir, on discute avec eux sur le palier et ils nous offrent des cds dédicacés LA CHANCE.
On parle de jazz (« chasse » on a mis du temps à comprendre), de foot, du niveau de sécurité des villes en France, de cumbia, de leur tournée et de leur page internet, de leur célébrité tellement naissante qu’ils ont regretté de ne pas avoir mangé avec nous.
Il est 20h15, tranquillement on va se préparer, car à 21h, Marianela vient nous chercher pour nous faire goûter un vin uruguayen et nous montrer sa maison. A 20h16, José Enrique son mari nous appelle : « J’arrive dans 5 minutes, je viens vous chercher pour manger l’asado » QUOI ? Ah ben oui on est en Uruguay hein. En tant qu’ingénieures souples, flexibles et dynamiques, on est presque prêtes quand Marianela arrive…
L’asado est très bon, José Enrique est très pompette, il nous parlait avec des mots anglais tous les trois mots, il nous a raconté comment on tuait les coqs en batterie tandis que Marianela était outrée et n’arrêtait pas de dire « Malo… Quique ha perdido todo su carismo, no esta mas canon » (Mauvais... Quique - c’est son surnom - a perdu tout son charme, il n’est plus canon – c’est le mot qu’on lui a appris). C’était très marrant, surtout que la maison est bizarre avec des pots de Flamby vides sur tous les meubles.
1h du matin : on sort de table, et Quique nous pose bajo del puente (sous le pont) où se déroule… Tropi Fiesta, un festival de Cumbia qui dure deux jours et qui réunit tous l’Uruguay – non c’est pas vrai – tout Artigas, c'est-à-dire 500 personnes. On consacrera un jour un article à cette musique formidable qu’est la cumbia, qui est devenue notre raison de vivre (on en écoute même actuellement).
Le pont et les trois personnes du concert
Le premier groupe qu'on a vu. Sympa sans plus
On dirait des rapeurs américains MAIS NON ils chantent des chansons d'amour en disant "palmas arriba" ("les mains en l'air)
LE groupe le plus ouf de la soirée, 19 ans pas plus
En pleine apogée du concert, à 4h, lorsque le groupe le MIEUX du monde est quasiment en transe, la pluie se met à tomber… le chanteur trop beau gosse (il a a priori 19 ans) donne rendez vous à son public « Le concert continue au Taz Positivo !! » C’est pleines d’énergie et le coeur réchauffé par la cumbia (on en avait bien besoin en ces temps hivernaux, parce qu’on a quand même sorti les manteaux), que nous suivons les jeunes de Artigas en direction de la boîte la plus branchée de la ville : la seule. La boîte est jolie, ambiance pierre apparente et décoration en fer forgé, avec une partie à l’air libre avec des palmiers. C’est rempli de jeunes de 13 à 18 ans, et de vieux de 25 à 40 ans. Comme s’il manquait une certaine tranche d’âge… A part un ou deux Sean Paul, on n’a eu que de la cumbia, dont le concert-suite du groupe interrompu par la pluie. C’était TROP BIEN. On a essayé de semer trois vieux trop nus qui voulaient danser la cumbia, on s’est trouvé des potes au moment de récupérer nos affaires au vestiaires. A la sortie, direction la place Batlle (prononcez Baché), rendez-vous incontournable des jeunes de la ville, la place la plus branchée : la seule. On discute et à 7h30, après avoir dérangé le gardien dans sa sieste, on va se coucher…
*Dimanche : entre maté et ballade en voiture*
Dimanche après midi, réveil 15h. On retrouve notre collègue copine Fatima à 17h pour faire ce que font les uruguayens le dimanche : aller boire le maté sur un banc.
Au bout d’une heure, on se met à marcher parce qu’on a trop froid, et avenue Lecueder, on aperçoit la voiture de notre troisième collègue, Ricardo. Fatima s’écrie « Oh, ce sont Ricardo et Jeannine (sa femme qu’on a déjà rencontré) » et là on se rend compte qu’ils sont dans leur voiture. Jeannine ouvre la porte, et nous invite à rentrer. C’est là qu’on découvre l’autre occupation des uruguayens le dimanche : boire le maté dans la voiture.
C’est tout simple : il suffit de prendre sa voiture, de parcourir l’avenue Lecueder de haut en bas, en faisant des allers- retours. Ca s’appelle le « carrousel ». Quand on a envie, et si on trouve une place, on s’arrête, et c’est tout. On discute en buvant du maté. Ce qui est fou c’est que quand on s’est installées dans la voiture, on a regardé dans les voitures voisines aussi garées sur l’avenue, et dans chacune il y avait un couple en train de siroter son maté… Parce que c’était nous, ils nous emmener faire une ballade avec un but : on est allé sur les Plazas Italia et España. Elles font 30 m2 à elles deux. On a admiré les sculptures, mais toujours depuis l’intérieur de la voiture.
Après on est allé goûter, des empanadas sucrés (des chaussons fourrés de tout ce que tu veux) al Rey de las empanadas (le Roi des empanadas). On a pris dulce de leche – chocolat c’est TROP BON.
On est passé faire des courses à Tata – le grand supermarché – qui s’est adapté beaucoup plus vite que nous au froid : vente de bouillottes, de bottines fourrées et de kit maté-jeux de cartes. Nous saluons l’adaptabilité de la société de consommation.
Ce fût également le soir de la création d’un plat : le chou bouilli au jambon et au fromage (non on n'est pas des mamies).
Et puis après on est allées profiter de la dernière soirée de Tropi Fiesta… vive la cumbia !
Le chanteur moche se prenait pour un sex-symbol, ah la cumbia...
Non ce ne sont pas Les Inconnus déguisés, mais bien un véritable groupe qui se prend au sérieux...
* notre maison