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*Quel est le goût du Québec ?...*
*Quel est le goût du Québec ?...*
10 mars 2008

Du nouveau dans notre travail

Pour tous ceux qui pensent qu'on ne fout rien depuis trois semaines ici à Tacuarembo, nous vous signalons que demain nous rendons notre rapport de 50 pages sur l'agriculture de Tacuarembo et du Nord Est de l'Uruguay comparée à celle du pays.

Pour vous resituer la semaine
dernière très éprouvante niveau professionnel :

* lundi, Gustavo (le directeur de l'INIA au nez pourri), nous confirme bien que Humberto (notre maître de stage adoré qui habite à Montevideo et nous avait accueilli là bas pour notre première semaine en terre uruguayenne - d'ailleurs à ce propos joyeux anniversaire de 1 mois pile aujourd'hui même) vient à Tacuarembo le jeudi 6 mars. "On fera une réunion tous ensemble pour fixer la suite du stage", car nous vous rappelons que depuis trois semaines nous lisons jour et nuit de la biblio sur le pays, dans la perspective de caractériser prochainement l'élevage laitier des petits producteurs du département de Tacuarembo. Personne n'étant là pour nous malgré nos questions, on avait commencé à rédiger des guides et à prendre rendez-vous pour faire des entretiens avant de moisir dans notre bureau.

*mercredi, on croise Gustavo à la Fiesta de la Patria Gaucha, qui nous dit "On se voit demain hein, vous êtes prêtes pour la réunion ? Ca sera sûrement dans la matinée". Comme ça fait un mois qu'on est là et qu'on a déjà compris la notion du temps des uruguayens (après le quart d'heure bordelais, la demie-heure marinesque, voilà les trois heures uruguayennes), on essaye d'en savoir plus et d'avoir une heure précise. En vain.

*jeudi matin. On moisit dans notre bureau.

*jeudi après midi
, 16h30. Toujours rien. L'âme en peine d'inactivité et d'attente, on part à la recherche de Gustavo. L'air jovial, il nous annonce "Ah mais c'est à 17h - 17h30 !" Ahen.

17h : on entend la voix d'Humberto dans le couloir, on se dit qu'on est sauvées.

*jeudi après midi, 17h45. On est de plus en plus moisies quand Gustavo fait  irruption dans notre bureau, la bouche en coeur "On doit parler de quelques trucs avant, on se voit dans une heure". Grrrrr.

Dépitées, on rentre chez nous pour nous calmer un peu les nerfs.

*jeudi soir, 18h45. On attend devant le bureau de Gustavo. On est TROP VENERES.

*jeudi soir, 19h05. Les voilà tous les deux, accompagnés d'une multitude d'autres mecs, qui frappent à notre bureau à l'autre bout du couloir, et on peut les entendre : "Ah elles ne sont pas là. Elles ont du partir à la Fiesta de la Patria Gaucha..." Ils sont morts de rire et ils ont vraiment l'air d'en avoir rien à faire qu'on ne soit pas à une réunion quand même prévue depuis TROIS SEMAINES.
On se déguise avec notre plus beau sourire et on va à leur encontre. On dit bonjour à tout ces mecs qui travaillent ans l'agronomie, y a même Gabriel un de nos potes de la oficina de Montevideo. Gustavo en profite pour prendre en photo les stagiaires françaises avec tout ce beau monde, puis Humberto nous dit le plus simplement du monde "On se voit samedi pour la réunion les filles, pas de problème hein?"

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Malgré notre amertume proche d'un millier de fois celle du maté (c'est dire) nous sourions (parce qu'on vous rappelle qu'on est avec 8 hommes très impressionnants qu'on ne connait pas), et on essaye par deux fois d'avoir une heure précise. Rien n'y fait, on devra se contenter d'un "Non, non, ne vous inquiétez pas, on vous appelle samedi". Arg.

Sauf que, nous vous rappelons le contexte : c'est la Fiesta de la Patria Gaucha, et samedi c'est Défilé des Sociedades Criollas et Ruedos tout l'après midi (bientôt un article). Et nous on veut pas rater ça. On décide de se venger.

* vendredi, journée. Grève générale.

*samedi matin. Par le plus grand des miracles, nous arrivons à nous réveiller à 10h afin de nous traîner devant le défilé où on essaye de
récuper tant bien que mal de notre folle soirée à la Fiesta. On rentre à la maison vers 13h, on mange et on se couche.

*samedi après midi, 17h15. Notre portable sonne de sa si douce mélodie, qui réveille Marine en pleine sieste. Numéro inconnu. Elle ne répond pas. 10 minutes après, il re-sonne. Emergeant à peine, elle répond dans le pâté, c'est Julio, le collègue d'Humerto "On arrive dans 5 minutes pour la réunion". On a encore les traces de draps sur le visage tandis qu'ils entrent sans frapper dans notre maison...

NON MAIS C EST QUOI CE PAYS ???

Finalement, au terme d'une semaine de péripéties, on l'aura eu notre réunion. Pour apprendre, avec joie mais aussi avec la sensation d'avoir été prises pour des poires, qu'on part dans deux semaines à Artigas, ville la plus lointaine de la capitale (600 km), au Nord de l'Uruguay, à la frontière brésilienne... Nous allons intégrer une équipe "très complète avec agronomes, psychologues, sociologues et éducateurs" (selon Humberto tout est toujours génial mais maintenant on se méfie) travaillant sur on-ne-sait-pas-quoi, et nous allons loger on-ne-sait-pas-où.
Adieu l'élevage laitier de Tacuarembo... On a au moins la consolation de ne pas avoir travaillé pour rien, ils ont l'air ravis de notre monstrueux rapport biblio...

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Commentaires
F
encore demenagé ??<br /> bon sinon j'espere te voir tres vite marine, hein !
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