Semaine du 1er mai #3
*Tampons brésiliens* suite et fin du voyage.
Non, cet article ne sera pas dédié à la méthode d’application des tampons en vogue au Brésil. Ce titre a pour seul but de voir si les gens tomberont sur notre blog en tapant le mot clef «tampon hygiénique». Fabien je te sens déjà déçu… mais rassure toi, je m’en vais répondre à l'un de tes derniers commentaires.
Résumé du dernier épisode : on était montées dans le bus pour partir à Posadas. Un petit coup de carte pour rafraîchir les esprits embrumés :
Il nous reste encore du chemin...
Posadas, 18h :
l’hôtel que nous avions réservé se trouvant
d’après le plan du guide de Pauline à 6 cuadras
du terminal, nous partons sacs au dos toujours… au bout de 20
minutes de marche sans conviction, je rentre dans une supérette
et demande aux deux bouchers l’adresse de l’hôtel. Après
deux sourires de complice connivence, l’un d’eux fait mine de
réfléchir et m’annonce… « 80 cuadras ! »
Merci le guide… (l’Uruguay n’existe qu’en vieilles éditions…)
C’est donc à bord d’un taxi dont le coffre ne ferme pas
que nous arrivons au « Petit Hôtel » où
nous allons passer une courte nuit.
Alain et Pauline étaient là pour empêcher les sacs de s enfuir
Un petit tour dans Posadas by
night : enfin l’animation d’une grande ville à
l’échelle de Grenoble ou Bordeaux…
La place principale de Posadas, 9 de Julio
... et des objets insolites qui ne me laissent pas indifférente, laissés là à l'abandon...
A la recherche d’un théâtre indiqué dans l’un de nos guides nous trouvons à la place une librairie d’occasion… (toujours la faute des vieux guides !) Nous discutons longuement avec le libraire, un moment magique de rencontres inter culturelles comme il nous en arrive souvent depuis 3 mois… Puis retour à l’hôtel, où je découvre aux fonds du tiroir de ma table de nuit des messages secrets écrits à même le bois… Entre autres : l’histoire d’un homme et d’une femme, 65 et 64 ans, contée d’une écriture maladroite. Rencontre dans un voyage de retraités, coup de foudre puis mariage : ils ont passés leur lune de miel ici-même, et depuis coulent des jours heureux en « mangeant des perdrix »*… Je laisse ma propre trace, exportant la musique française que j’aime « J’ai la mémoire courte… mais le futur ne s’oublie pas… », je me couche. La nuit sera courte.
*on a découvert ce week end, à un spectacle de marionnettes pour enfants, que "Vivieron felices y comieron perdices" est la formule consacrée pour dire "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"...
Levées à
4h44, on a même un petit déj préparé avec
amour par le monsieur veilleur de nuit de l’hôtel. Puis
traversant la brume dans un taxi, nous voilà au terminal de
bus. On embarque dans le bus de 6h30, on est au 2e étage (n.d.l.a. : tous les bus grandes lignes ont deux étages), mais surtout on est DEVANT (n.d.l.a. :
un peu comme réussir à vider totalement sa carte au RU
de Grignon afin d’avoir un ticket marqué « 0,00
euros », ici notre défi c’était d’avoir
les siège au premier rang au 2e étage des
bus là où on a la meilleure vue).
Ceci s’avère
peu utile pour Pauline qui dort pendant tout le trajet tandis que je
dévore La Maison aux Esprits, d’Isabel Allende, mon
bouquin actuel pour les voyages en bus. Merci Sophie de m’avoir
prêté cette épopée familiale pleine de
magie, de poésie et de fantaisie… Ah oui aussi j eme suis amusée à faire du light painting (merci Gwen) tant que le soleil n'était pas levé.
Santo Tomé, sur la route, comme si on y était... voilà pourquoi c'est génial le premier siège...
Arrivées à
Paso de los Libres (Argentine) vers 12h, on rate le bus navette pour
Uruguaiana, la ville équivalente de Paso de los Libres côté
brésilien. Ahaha. On attend une heure pendant laquelle je me
fais dévorée par des bêtes invisibles habitant
les murs de l’arrêt de bus, qui me grignotent la peau
progressivement.
Finalement, on monte dans ce bus jaune (non on ne peut pas lire mais c'était un bus vraiment jaune) dont le
chauffeur sympa porte des lunettes Ray Ban genre Top Gun. Sympa, mais
professionnel du bus à l’heure : il nous avertit d'emblée qu’il
ne nous attendra que 5 minutes à la frontière, sinon on
prendra le bus d’après (une heure après ?). On
est grillées, tout le reste du bus sait qu’on n’est pas
d’ici… L'épopée de la douane a déjà commencé...
1ere douane : tampon *sortie Argentine* chouette… On étrangle presque les deux douaniers qui discutent et prennent leur temps, à deux sur le même passeport. On voit le bus s’éloigner, on les presse gentiment, vite on récupère nos passeports et on court… Soulagées, on est dans le bus. Mais une fois nos muscles oxygénés, notre cerveau se remet en marche. Tiens, étrange, on n’a pas eu de tampon *entrée Brésil*, ni le joli papier jaune qu’on te donne à l’entrée d’un pays, témoignant ton enregistrement sur les fichiers du pays. Gloups. Peut être qu’on va passer un nouveau poste de douane ?
2e douane ? Non. Le bus continue, mais toujours rien. Arg. On traverse le pont (oui toujours le fameux Pont), on arrive au terminal de bus d’Uruguaiana (Brésil). Vu qu’on a un peu la trouille de se faire refouler à l’entrée de l’Uruguay (genre, à la douane du Brésil : « Non vous ne pouvez pas sortir du pays car vous n’êtes pas entrées légalement ». On avait toujours en tête l’histoire du collègue du papa de Pauline : à cause d’une négligence d’administratifs qui avaient « oublié un tampon », il s’était retrouvé renvoyé en France par les douaniers), on prend un taxi et demi-tour direction la douane… Re le pont, re les douaniers… Pour finalement apprendre, après une demie heure de lutte - car ne l’oublions pas on ne parle PAS portugais et les Brésiliens ne VEULENT PAS parler espagnol, merci les douaniers frontaliers – que le Brésil a une réglementation particulière. Quand tu es juste en transit dans le pays, ils ne t’enregistrent pas, et que de toutes façons à Quarai il n’y a pas de poste de douane brésilienne pour certifier ta sortie du pays (ce qui explique pourquoi quand on va a Quarai pour se balader deux heures on n'a pas de tampon sur nos passeports. Nous on croyez qu'on faisait les rebelles à passer comme ca, mais en fait on peut pas faire autrement). AHEN.
Mission suivante : acheter un billet de bus pour aller à Quarai. Après la poisse du tampon, la barraca du bus : il n’est pas à l’heure supposée mais PLUS TARD. Youpi. Il nous reste juste 2 heures pour trouver un distributeur de billets international (le distributeur, pas les billets. Comment on pourrait appeler la monnaie mondiale ?) dans la GRANDE ville d’Uruguaiana, car la seule compagnie assurant ce trajet ne prend pas les cartes de crédit. Au bout d’1h30, de 4 échecs et d’un jeu de piste avec bons nombre d’informateurs (les banques étaient toutes cachées), HSBC nous sauve. On n’a jamais été aussi contentes de vider notre compte en banque. Pressées par l’heure (on est nuuuuuuuuulles), on est obligés de reprendre un taxi. On a alors juste le temps de payer les billets gentiment mis de côté par la dame de l’agence, acheter un sandwich (il est 15h40, on n’a pas mangé depuis 10h) et sauter dans le bus. Arrivée tranquille à Quarai 2h plus tard, traversée du Pont si familier avec le soleil couchant. Pour la première fois depuis qu’on est à Artigas, on rencontre le Douanier : un vieux monsieur avec des lunettes sur le bout du nez et un chien minusculus, qu’on imaginerait très bien tricoter au coin du feu en sirotant du maté (le douanier, pas le chien). C’est donc munies de notre tampon *entrée Uruguay* que nous (re)mettons les pieds sur le territoire : nous voilà disposées à y passer 90 jours de plus, les derniers…